Sur les murs

La cité des Halles, Lyon (69) – Mars 2023

Exposition de la série Celluloïd (2022) lors du colloque-exposition Valeurs de l’empreinte, organisé par l’association Cosmosia. Soutenu par les laboratoires IHRIM et Passages Arts & Littératures (XX-XXI) et l’association Têtes Chercheuses.

Ces images mêlent détails marins et formations nuageuses, et pourtant, tels ne sont pas le sujet exact de ce travail : les clichés ne représentent pas directement des paysages, mais les négatifs photographiques sur lesquels ils se trouvent, suspendus face à une lumière artificielle, et capturés avec un objectif macro. Ainsi, ciel et mer se devinent à travers des valeurs lumineuses inversées, un grain prononcé ou encore des lignes d’horizon courbées par les mouvements du support celluloïd.
Cette démarche a pour but de mettre en évidence non pas le référent, mais un des matériaux constitutifs de la photographie argentique, soit le film sans lequel aucune empreinte lumineuse ne pourrait être recueillie. La série met l’accent sur une étape cruciale d’un processus qui est souvent perçu comme immédiat, alors qu’il nécessite une succession d’étapes diverses et un savoir-faire précis : il s’agit de rappeler que l’empreinte photographique ne constitue en aucun cas une expression directe de la réalité, mais qu’au contraire, cette dernière subit une suite de transformations chimiques et physiques.

La Poudrière, Strasbourg (67) – Septembre 2022

Accrochage d’un ensemble de photographies présentant un travail effectué directement sur les négatifs, par l’ajout de matières telles que des cheveux, du coton ou encore du vernis à ongles, faisant écho aux prestations esthétiques effectuées dans le salon.

Espaces artistes – Illiade, Illkirch-Graffenstaden (67) – Février 2021

En collaboration avec les artistes Maria Luchankina, Zoé Métreau et Vie de poche, nous avons sélectionné des travaux résonnant avec la thématique de l’artiste en tournée. Nous avons réinvesti des images de voyages, des gravures sur des thématiques musicales, et des photographies capturées en lien avec la question de la lumière, de l’éclairage ou encore de la déambulation. Nous avons ensuite découpé, assemblé ou juxtaposé ces dernières dans un ensemble de cadres éclectiques. Des constellations de ces travaux sont visibles sur différents couloirs du bâtiment, laissant les productions interagir entre elles, à l’image des artistes du spectacle en cheminement, tant physiquement que dans leur processus créatif.

Le comptoir de la Vill’A, Illkirch-Graffenstaden (67) – Septembre 2020

Le restaurant se trouve dans un ancienne usine de locomotives, dont l’architecture a été partiellement conservée pour dialoguer avec les constructions récentes dans le bâtiment. À la jonction entre différentes temporalités, le lieu a donc inspiré différentes constellations photographiques disposées sur les murs, permettant elles-aussi de tisser des liens entre passé et présent. Les images sont majoritairement des photographies argentiques ou Polaroïd, représentant des instants de vie et des architectures diverses, intemporelles car sans datation explicite. Ces techniques photographiques emblématiques du XXe siècle sont exposées dans des cadres neufs ou d’occasion, certains industriels et contemporains, d’autres artisanaux aux imposantes dorures, pour étayer l’interaction entre les différentes décennies qui caractérise le lieu.

Vienne – Bratislava, 2020

Ceeac, Strasbourg (67) Salmigondis – Juin 2016

Impression de lettrines argentées sur vinyl, CEAAC, Strasbourg

Salmigondis est une salade de formules disparates, toutes banales et désuètes. Une résonance à La culture de l’oubli de Pierre Gaucher. Le reflet de l’obsolescence du savoir, de la vanité d’apprendre, de la bouillie verbale qui reste des grands discours. Le mélange, l’infusion, le fouillis des belles intentions qui escaladent le néant. La faiblesse de la mémoire, la fragilité de l’homme, l’éphémérité de sa compréhension de lui-même. Les savoirs qui se dissolvent comme le sucre dans l’eau, qui disparaissent comme les étoiles dans le ciel. Salmigondis est l’impuissance face à la ruine : elle est le cri qui perce le brouillard.